La chapelle Sainte-Colombe située à Lanloup, dans le quartier de Kervered (village du cimetière) fut construite au XVème siècle par les seigneurs de ce lieu, à l’emplacement d’un petit monastère qui aurait été fondé par Saint-Samson lui-même, lors de son passage dans la région entre l’an 550 et 553.
La chapelle, comme son nom l’indique, fut dédiée à Saint-Colombe, une vierge martyre. Modèle de pureté et de courage, elle subit le martyre le 31 décembre 274, pour avoir affirmé sa foi et conservé sa virginité.
Jusqu’au XVIIème siècle l’édifice était entouré de son cimetière avant d’être désaffecté. De nos jours, il y subsiste encore une seule et unique tombe, celle de Saint-Méloir, prédicateur itinérant qui avait fait vœu d’être enterré à l’endroit où il mourrait.
Ce Saint était un grand marcheur et sa tombe aurait soi-disant des vertus. Autrefois, les mères de famille y venaient de très loin avec leurs enfants pour les rouler sur la pierre tombale, dans le but de fortifier leurs jeunes membres et de les faire marcher de bonne heure.
Au fil des siècles, faute d’entretien, la chapelle est tombée petit à petit en ruines, dans la triste attente de disparaître complètement. En 1986, avec l’aide de l’association Breizh Santel, une autre association fut créée pour sa sauvegarde : ‘’Mein-Kozh’’ (vieilles pierres).
Durant 14 ans, elle a rassemblé autour d’elle toutes les bonnes volontés, qui de près ou de loin ont apporté leurs aides physiques ou financières pour la restauration de l’édifice. Bien qu’un peu plus petite qu’à l’origine, les bénévoles ainsi que les professionnels se sont succédés pour lui redonner son aspect d’antan. La principale ressource de l’association était tirée de sa brocante annuelle. Elle fut réhabilitée au culte en l’an 2000.
Lors des fouilles de déblaiement, une pioche tinte et rebondit sur une grosse pierre. Un immense galet de 0,70 à 0,80 cm de haut et d’une largeur de 0,40 cm (environ) est alors mis à jour. Cette pierre sortie de son emplacement ne représentait pas grand intérêt pour quiconque. Sa forme peu commune sur le chantier m’intriguait, je l’ai examinée, prise en photo, car elle portait une curieuse inscription qui ne me laissait pas indifférent. A partir de ce jour ma passion pour le passé et le patrimoine s’est renforcée.
Lors de la reconstruction, la pierre fut malheureusement mise dans les fondations (je l’ai appris trop tard). Par la suite j’ai transmis la photo au dossier de l’association, mais elle devait disparaître. Fort heureusement, j’avais pris le soin de recopier fidèlement l’inscription en 1986.
La semaine dernière en mettant de l’ordre dans mes archives, je suis resté pensif en retrouvant le petit carton où figuraient ces symboles, que j’ai toujours cru issus de l’alphabet runique. Voulant entamer des recherches, j’ai diffusé ce document sur plusieurs sites Internet, dont ‘’Chemins Bretons’’ sur Face Book, ce qui m’a beaucoup aidé, le lien a été repris par plusieurs internautes afin de tenter de déchiffrer ces caractères.
Cet alphabet pour une partie émanerait de la Franc - Maçonnerie. Mais on y trouve également des symboles Glozéliques (un alphabet primaire). On retrouve des pierres avec ce type de signes au Mont Saint-Michel et dans de nombreuses abbayes ou églises.
L’hypothèse que j’avance est peut-être fausse ; ces signes peuvent représenter la signature ou les signatures des tailleurs de pierre qui ont construit la chapelle voire le petit monastère…
Après quelques recherches sur le Net, j’ai trouvé un dessin avec ce même type d’inscription gravée sur une pierre tombale. J’ai immédiatement fait un rapprochement avec le fait que Sainte-Colombe était entourée d’un cimetière… La pierre retrouvée serait-elle un morceau d’une pierre tombale ?
Un quart de siècle après sa découverte un appel est lancé aux érudits pour tenter de percer ce mystère.