Du Seigneur Rolland . . .
Au Compositeur Guy Ropartz

Du bourg, empruntons à présent le petit chemin de travers qui rejoint les hauteurs de Run Ar Vilin (La Colline Du Moulin) situé entre la chapelle St-Roch et le jardin de la mairie, qui porte le nom du compositeur Guy Ropartz.
Ce chemin longe le château de Lanloup. Au XIII ème, il fut habité par le Seigneur Rolland, premier Seigneur de Lanloup.
Le château a été construit en plusieurs étapes sur les bases d'un ancien logis seigneurial. Le blason de la famille de Lanloup figure au-dessus de la porte. Anne-Joseph de Lanloup, dernier seigneur de Lanloup et propriétaire du château, est médecin. Il fonde un hospice pour soigner les pauvres de la paroisse.
Accusé d'avoir entretenu une correspondance avec l'armée royale, il est guillotiné à Paris pendant la Révolution.
En 1794, le château est acheté par Joseph Ropartz, qui devient chevalier de l'Empire en 1810.
Joseph Guy Ropartz
1864 - 1955
Né à Guingamp, le 15 Juin 1864, Joseph-Guy Ropartz composa sa première oeuvre en 1882, à l'âge de 18 ans.
14 ans plus tard, en 1894, il est nommé à la direction du conservatoire et des concerts symphoniques de Nancy. Il devient ainsi à l'âge de 32 ans, le plus jeune directeur des conservatoires de France.
En 1919, durant dix ans, il prend la direction du conservatoire de Strasbourg, jusque l'âge de sa retraite.
C'est en 1929, qu'il vient habiter le manoir familial situé dans la commune de Lanloup, où il passe une retraite plus qu'active, consacrée à la musique, non seulement en qualité de compositeur, mais aussi de chef d'orchestre.
Guy Ropartz s'éteignit, en ce lieu qu'il affectionnait tout particulièrement, le 22 novembre 1955, le jour de la Sainte-Cécile, patronne des musiciens.
(source : Le Patrimoine des Communes des Côtes-D'Armor éditions FLOHIC)
Nostalgie
Faite de vieilles pierres habilement montées,
Un petit manoir, respire le calme, la sérénité.
Sa lourde porte entrouverte,
Laisse pénétrer le soleil de midi,
Effaçant un peu plus chaque jour,
Un poème d'amour,
Griffonné jadis, par un chevalier conquis.
Le lent, tic…, tac…, de l'horloge,
Égrène inlassablement les années,
Berçant la respectueuse poussière,
Qui sommeille sur de vieux parchemins oubliés.
De délicats brise-bise égayent les fenêtres,
Un chat s'éveille au coin de l'âtre,
S'étire et ronronne aux pieds de son maître.
Le soir, une délicieuse odeur de soupe,
Envahit l’habitation,
Tandis qu'une belle femme au visage ridé,
S'affaire devant son chaudron.
La douce flamme de la vieille lampe,
Posée près du rouet, vacille.
Sa lueur mélancolique,
Dessine sur les tentures, des arabesques mystiques.
Esquissant dans le lit clos, une volumineuse couette,
Dévoilant pudiquement une couche douillette.
Où, après avoir frugalement soupé,
La coiffe blanche et les sabots, soigneusement rangés,
Blottis l'un contre l'autre, pour ne pas avoir froid,
Un vieux couple s'endormira.
Jean-Yves Rolland
Musique d'Alan STIVELL